La déshumanisation des emplois dans le secteur de la production audiovisuelle se poursuit avec la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle Générative (IAG).
Conscients des risques encourus pour l’emploi des artistes-interprètes dans le secteur du doublage, des jeux vidéo et du livre audio, les organisations syndicales d’artistes-interprètes se sont mobilisées depuis plus d’un an dans une démarche unitaire pour manifester leurs inquiétudes auprès des pouvoirs publics. L’intersyndicale à laquelle participe le SIA-Unsa a été reçue par les cabinets du Ministère de la culture, du Ministère du numérique et du Ministère de l’économie et des finances, sans oublier les commissions des affaires culturelles du Sénat et de l’Assemblée nationale.
L’intelligence artificielle pose clairement le problème du respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui normalement protège chaque personne.
Afin de limiter l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les secteurs de l’audiovisuel qui emploient des artistes-interprètes, l’intersyndicale a demandé l’ouverture d’une négociation avec les représentants des plateformes (Netflix, Disney, Amazone…), les majors américaines (Universal, Paramount, Sony…), les commanditaires de doublages et les sociétés de doublages.
Une première réunion s’est tenue le 16 septembre dernier dans le cadre du comité de suivi de l’accord DAD-R relatif aux droits des artistes de doublage et les négociations ont pu enfin débuter le 4 octobre. Une deuxième réunion s’est tenue le 18 octobre et une autre est prévue ce 15 novembre.
Les syndicats d’artistes-interprètes demandent aux commanditaires de doublage et à leurs prestataires techniques de ne pas utiliser l’enregistrement de la prestation d’un artiste-interprète aux fins de créer un clone vocal ou une voix synthétique, sans son autorisation expresse. Si l’artiste-interprète accepte que sa voix soit clonée, une rémunération doit être prévue à cet effet. L’opposition d’un artiste-interprète au clonage de sa voix ne doit en aucun cas avoir des conséquences sur son emploi.
Par ailleurs, les syndicats d’artistes-interprètes s’opposent formellement à l’utilisation de la voix enregistrée à des fins d’entrainement ou d’apprentissage d’outils d’intelligence artificielle.
Les syndicats d’artistes-interprètes attendent des plateformes, des majors, des commanditaires et des sociétés de doublage de leur préciser dans quels cas, très limités ils souhaitent utiliser l’intelligence artificielle.
La balle est dans leur camp…
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